L’édification du temple romain

La religion on l’oublie trop souvent a inspiré le progrès technique. C’est le cas notamment pour l’édification du temple romain. Les hommes en voulant honorer leurs dieux ont réalisé de véritables exploits architecturaux.

Dans cette construction rien n’est laissé au hasard. Il faut efficacement mêler le mystique et le technique. Le bâtisse religieuse est la consécration de cette rencontre à la croisée des deux mondes.

On estime qu’il y avait près de 2000 dieux différents à Rome. Ainsi chaque victoire militaire des légions se terminait par la confiscation des statues des Dieux des peuples vaincus. Alors les légions de Rome ramenaient ces statues dans les rues de la ville tout en défilant victorieusement.

On déposait alors la statut des dieux des peuples vaincus dans le temple de Jupiter. Toutefois, ces peuples conservaient leur liberté de culte et avaient la possibilité de venir honorer leurs dieux à Rome.

Rome avait déjà trouvé le moyen de devenir une capitale spirituelle de l’Antiquité.

Les Romains pratiquent également un culte à domicile à l’aide de petits temples domestiques : les laraires.

Un Laraire trouvé à Pompéï

Ainsi, un Laraire reste l’ancêtre des chapelles privées que l’on trouvera plus tard sous une autre forme au domicile des familles chrétiennes pieuses.

La structure du temple

Le temple romain a de manière générale une forme ronde ou carrée.

Les points symbolisent la disposition des colonnes tandis que les murs sont matérialisés par des traits.

Ce qui frappe dans le temple romain c’est qu’il offre des formes architecturales très variées.

Le temple rond de Vesta
La Maison Carrée à Nîmes

La Maison Carrée porte ce nom depuis le XVI ème siècle. En effet, cela vient dans la langue française de cette époque. Ainsi toute figure géométrique ayant quatre angles droits était désignée par le mot carré.

Le « carré long » était le rectangle et le « carré parfait » notre carré actuel. C’est la raison pour laquelle, malgré sa forme rectangulaire, ce temple a reçu l’appellation de Maison Carrée.

Elle est caractéristique de l’édification du temple romain du début de l’Empire. Elle est la bâtisse la mieux conservée au monde.

La construction du temple romain

L’édification du temple romain obéit à des étapes précises.

Tout d’abord, le votum est le vœux formulé de construire un temple. Cela se passait avant le déroulement d’une bataille pour obtenir les faveurs d’un Dieu.

Plus tard à la Chute de L’empire romain, Clovis, roi des Francs (466 à 511) invoquera le Dieu chrétien de son épouse avant la bataille de Tolbiac (496).

Ensuite par le Locatio, on place l’ouverture du temple romain vers l’ouest. On disposait la statue à l’intérieur du temple de façon à ce qu’un fidèle avec son offrande se trouve toujours orienté vers l’est.

A noter que sur le bord d’une route, les architectes disposent le temple d’une telle façon que la divinité à l’intérieur est visible par les passants. Ceux-ci pouvaient donc saluer la divinité depuis la rue.

Les rites sont des étapes à l’édification du temple romain

L’Augur célèbre le rite de l’Inauguratio. Celui-ci choisi le lieu et les délimitations du futur temple. Il est question de délimiter cet espace de toutes servitudes divines en s’assurant de l’aval de Jupiter. On nettoie et aplanit le lieu du tracé de l’Augur.

Un Augure tenant le Lituus

L’Augure tenant le Lituus de la main droite invoque les dieux et marque dans le ciel l’espace sacré en traçant une ligne d’est en ouest.

Ainsi, l’augure sépare l’espace de ce qui l’environne, le purifie et le sanctifie (effatum et liberatum).

On effectue le bornage du futur temple à l’aide d’équerres et de cordeaux en suivant les mouvements de l’augure. Enfin, ce dernier prononce la déclaration inaugurale qui rend l’espace délimité inviolable.

Le rituel de la consecratio est célébré par un pontife. Celui-ci récite une formule des libri pontificales. À l’origine, l’acte de consecratio consiste à tracer avec une charrue deux axes perpendiculaires qui définissent l’orientation du site : le decumanus (axe est-ouest) et le cardo (axe nord-sud).

La dedicatio (« dédicace ») conclut la fondation du temple. Lorsque le sanctuaire est public, le rituel de la dedicatio est d’ordinaire célébré par un magistrat en exercice. Il consiste en la répétition, par le magistrat, de la formule dédicatoire solennelle que le pontife a prononcé.

Il est intéressant de noter l’imbrication harmonieuse entre le pouvoir officiel de l’Etat et le pouvoir religieux des prêtres dans la Rome antique.

Enfin, une fois la construction achevée et les lieux consacrés, les prêtres peuvent procéder à l’inauguration officielle du temple (la dédicace). Ce jour (dies natalis) est célébré annuellement par des cérémonies .

Ainsi s’achève la phase concernant l’édification du temple romain.

Conclusion

Les Romains se considéraient comme un peuple profondément religieux. Selon eux, ils devaient leurs nombreux succès à la Pieta, c’est à dire leur ferveur religieuse.

En effet, ces cultes ont eu lieu de -753 avant J.C qui est la date retenue par les historiens pour la fondation de Rome. Elle a perduré en gros jusqu’à la conversion de l’empereur Constantin en 312 de notre ère. Soit près de 1000 ans. Les cultes païens perdureront jusqu’à l’an 800 environ avant de disparaître totalement en Europe de l’Ouest.

L’édification des temples romains obéissait à des règles très précises sensées concilier le monde spirituel au sein du monde matériel.

Ils restent de nos jours une superbe prouesse technique.

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